2025, année anniversaire et année pivot pour la France face au défi de l’accessibilité et de l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Les Jeux Paralympiques de Paris 2024 ont suscité un élan de passion et d’admiration parmi les Français pour les athlètes en situation de handicap. Ces Jeux ont permis de mettre en lumière des disciplines spécifiques, comme la Boccia, le Goalball, ou encore le Cécifoot, qui requièrent un niveau d’adaptation extrême pour les participants. Toutefois, au-delà de cet engouement ponctuel, la France doit maintenant s’engager durablement pour que cet héritage sportif se traduise par un accès universel et pérenne au sport, notamment en surmontant les barrières liées à la mobilité, l’accessibilité physique, et la formation des éducateurs sportifs aux différents handicaps.

L’après-Jeux Paralympiques doit être une période d’action concrète pour garantir l’inclusion de tous dans la pratique sportive, qu’elle soit récréative, compétitive, ou de haut niveau. Les politiques inclusives au sein des fédérations sportives traditionnelles devront s’appuyer sur celles des fédérations handisport et sport adapté pour assurer un accompagnement de qualité. Les Jeux ont contribué à modifier le regard sur le handicap, mais la tâche reste immense pour que la France devienne un modèle en matière d’accessibilité et d’inclusion.

L’année 2025 marquera une étape symbolique dans ce combat, coïncidant avec les anniversaires des lois de 1975 et de 2005, pierres angulaires des droits des personnes handicapées en France. Cependant, le chemin parcouru en 50 ans est encore insuffisant. Malgré les discours, les actes peinent à suivre. Les personnes en situation de handicap, ainsi que leurs aidants, ont trop attendu et sont à juste titre désabusés. Une approche transversale est impérative : toutes les politiques publiques, à tous les niveaux, doivent répondre aux besoins spécifiques des personnes en situation de handicap, quel que soit le handicap.

La question de la mobilité, par exemple, reste un obstacle majeur à l’autonomie et à l’inclusion. Où habiter, se former, travailler, ou simplement accéder à une activité de loisir, lorsque la mobilité est restreinte par des infrastructures inadaptées ou un manque de soutien administratif ? Les discriminations quotidiennes auxquelles sont confrontées les personnes handicapées s’étendent au-delà de la mobilité, impactant l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux soins, et à la vie sociale. L’accès à des soins spécifiques ou à des équipements de rééducation robotisés par exemple, est souvent quasi impossible en France, obligeant certaines familles à se tourner vers l’étranger.

Il est urgent de changer de paradigme, l’inclusion ne se décrète pas. Il faut ajouter à la logique de compensation et du tout inclusif, une logique d’accessibilité et d’accès aux droits pour tous. Pour cela, il est indispensable d’écouter les personnes en situation de handicap et de faire avec elles. car l’application des normes, des réglementations ne réussira pas si elles ne sont pas confrontées à l’expertise de leur usage et celui des aidants. Il faut bien entendu une mobilisation de moyens financiers pour les travaux d’accessibilité, mais il faut aussi que le changement de regard qui a pu être amorcé soit suivi d’initiatives nouvelles, pragmatiques, y compris en matière d’accessibilité à la communication, maillon essentiel d’une société inclusive, notamment pour les personnes non verbales.

Les mesures concrètes, même modestes, doivent être mises en œuvre rapidement pour améliorer le quotidien des personnes handicapées et de leurs aidants. Il est crucial de co-construire les politiques avec les personnes concernées. Plutôt que de multiplier les intentions, il faut faire des choix clairs et les tenir.

Mais la société inclusive ne peut pas être uniquement l’affaire des politiques publiques. Chacun doit agir à son niveau : pouvoirs publics, entreprises, société civile, et citoyens, pour faire de la France un pays où chacun peut s’épanouir, quelles que soient ses singularités. La réussite des Jeux Paralympiques doit être un levier de changement, incitant les médias à continuer de mettre en avant non seulement les performances sportives, mais aussi les compétences et les talents des personnes en situation de handicap.

Les Jeux Paralympiques ont offert une opportunité unique de faire évoluer les mentalités. Il est primordial que l’État prenne le relais pour que cette impulsion se traduise par des politiques nationales ambitieuses en matière d’accessibilité, de formation, et de santé. Le rendez-vous des Jeux Paralympiques d’hiver en 2030 dans les Alpes doit être l’occasion de faire un pas de plus vers l’inclusion, en accueillant notamment des athlètes du sport adapté, encore trop souvent exclus.

En somme, la France doit se montrer à la hauteur de ses ambitions. À l’image des Alpes, elle doit viser les sommets en matière d’inclusion et d’accessibilité pour tous.

[signature]Sandrine CHAIX ## Secrétaire nationale Les Centristes en charge de l'handicap ## 13 février 2024 ## https://medium.com/@lescentristes/2025-année-anniversaire-et-année-pivot-pour-la-france-face-au-défi-de-laccessibilité-et-de-9b4ef67c522a[/signature]

Lieu : Paris

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